Dans une zone reculée et désertée par les humains depuis longtemps, un groupe de personnes habillé en blanc se déplace sur le flanc d’une montagne.
Iels sont pisteuse-géologue, siffleuse-interprète, topologue-botaniste, cuisinier. Iels sont des chercheur.euses, envoyé.es dans une zone sauvage pour accomplir une mystérieuse mission.Chargé.es de tout un attirail d’objets et d’outils qu’iels manipulent pour se diriger, s’organiser, décoder le paysage : des capteurs de flux, des diffuseurs d’ondes, des attrapeurs de vent.

Dans la montagne, leurs technologies semblent étrangement ne pas fonctionner et leur compréhension des lieux se révèle insuffisante pour appréhender le monde dans lequel iels s’enfoncent.

Au rythme lent de leurs déplacements et à mesure que le temps se délite, la marche se perd et leur assurance s’étiole. Peu à peu, la nature les submerge et les engloutit. Plus iels s’enfoncent dans les vallées, plus leur itinéraire se brouille, et finit par disparaître complètement.
PYR
In a remote area since long deserted by humans, a group of people dressed in white move along the side of a mountain.
They are tracker-geologists, whistler-interpreters, topologist-botanists, cooker, researchers. Sent to a wilderness area to accomplish a mysterious mission, they carry a whole range of objects and tools that they manipulate to direct themselves, to organize themselves, to decode the landscape: flow sensors, wave diffusers, wind catchers.

In the mountains, their technologies seem strangely not to work and their understanding of the place proves insufficient to apprehend the world in which they are sinking.

As they move slowly, the notion of time deteriorates, they lose their footing and their confidence wanes. Little by little, nature overwhelms them and engulfs them. The deeper they go into the valleys, the more their itinerary becomes blurred, and eventually disappears completely.
SYNOPSIS
"Medit Missig Teknival"
3 minutes
2020
"Archéospace Odyssée"
7 minutes
2020
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Medit missing teknival est une méditation guidée pour devenir un sound système primitif, un tutoriel pour déployer les images mentales de soi parmis ses amis dans un moment de fête.
Medit missing teknival is a guided meditation to become a primitive sound system, a tutorial to unfold the mental images of oneself among friends in a moment of party.
43 minutes
co-realisé avec Elsa Lherm
2020
Archeospace Odyssey stages a return trip to earth with a team of people after 200 years of fire and human absence. The Greek and German languages seem to understand each other very well.
The characters move in a dark and unknown space, looking for the mineral furnaces built at the beginning of the fires, as a last safeguard that might not burn. They apprehend and move in the emotion of not having access to what constitutes them, their emotional heritage.
Archéospace Odysssée met en scène un voyage retour sur la terre avec une équipe de personnes après 200 ans d’incendie et d’absence des humains. Les langues grecque et allemande semblent réciproquement très bien se comprendre.
Les personnages se déplacent dans un espace sombre et inconnu, à la recherches des fours mineraux construits au début des incendies, comme une dernière sauvegarde qui n'allait peut être pas brûler. Iels appréhendent et se déplacent dans l’émotion de ne pas/plus avoir accès à ce qui les constitue : leur héritage émotionnel.
« Cette histoire non pas du passage d’un point à un autre, mais de l’errance et de l’entre deux comme lieu de vie. Une transformation constante, sans idée fixe, sans activité fixe, ni adresse, ni pays. » Virginie Despente, préface pour Un appartement sur Uranus, Paul B. Preciado.

PYR est un film d’acceptation et de résilience. Il dit et fantasme la fin du monde - la fin de notre monde connu - comme pour exorciser les maux et les angoisses de notre temps, comme pour dire et guérir la solastalgie qui étouffe nos générations.
réactivation des terres d’enfance

PYR est un film pour dire notre grand amour de la montagne et la foret. L’endroit où nous avons tourné le film nous est très cher. Cette vallée des Pyrénées que nous arpentons depuis toujours, est pour nous une terre très précieuse infusée d’histoires, de mystères, d’aventures. Il y a de fait un caractère enfantin dans le processus utilisé pour donner vie à notre univers inventé. Les objets que nous avons fabriqués sont à la fois des artefacts pour raconter, mais ils sont aussi une invitation à un jeu. De la même manière que des enfants qui jouent et qui ont le pouvoir d’animer n’importe quel coin de moquette, bout de bois ou figurine en plastique, il y a dans le film une volonté de ne pas abandonner cette magie de jouer le jeu, de donner une vie ou des rôle à toute les choses qui nous environnent, de voir autrement le monde connu, de le déformer en le racontant, de le transformer en l‘inventant. Nous avons fabriqué ce film en suivant la trame de nos propres souvenirs dans cette vallée de Barèges, et à l’image des enfants qui partent à l’aventure dans la forêt, nos chercheur.euses se déplacent avec tout un attirail de technologies et d’outils en céramique et en métal, menant leur quête qui nous est inconnue. Ces objets ne sont pas uniquement le décor d’un film, ils sont des pièces à part entière. A la fois témoins et réceptacles de l’épopée d’un temps inconnu, les outils convoquent des formes d’artefacts et de trouvailles archéologiques. Ils semblent venir d’une production artisanale et non sérielle, qui leur a laissé en héritage les traces de leur modelage, la discrète emprunte d’un doigt, une légère griffure que laisse un ongle mal coupé dans l’argile encore fraiche, des bosses ici et là. A ce travail manuel s’ajoute quelque chose d’impalpable, une rencontre et une collaboration des matières, révélée par le souffle d’une voix ou le vent des cimes, le contact entre la charge électrique d’un corps et un bout d’argile qui tout d’un coup, se mettent à dialoguer, à produire un son.
fragmentation des réalités

Le film met en scène un retournement du pouvoir et de l’exploitation qu’exercent les êtres humains sur la nature. Ici c’est l’inverse qui se produit, et les connaissances humaines que l’on pensait sans faille s’avèrent inutiles et impuissantes. Nos personnages n’ont pas de prise sur la nature, sans possibilité de domination, de défiguration, de destruction, c’est iels qui s’adaptent et doivent survivre, chercher à comprendre, et qui finissent par se dissoudre dans cette force qui les dépasse. La montagne ne constitue pas un savoir quantifiable, identifiable, rationnel, elle incarne une autre forme d’accès à la compréhension du monde. La connaissance par la marche, par l’errance. Nos scientifiques sont dépassés par quelque chose qu’iels ne peuvent pas comprendre, une puissance invisible infusée dans toutes les choses qui les entourent. Les corps évoluent dans un espace hybride, insondable, parfois onirique et étrange, ils se fondent dans le paysage, la nature semble les engloutir, alors que les esprits s’égarent et renoncent à la maitrise des choses. Le trajet ne peut pas être cartographié en terme scientifique et topographique. Il se développe plutôt comme un voyage intérieur, le cheminement sinueux d’un cerveau en phase de rêverie où les paysages se fondent parmi les souvenirs, eux même déguisés en un imaginaire poreux et dissolu. Il y a une errance spatiale et une dissonance temporelle qui brouille les contours chronologique du récit. La montagne est un écosystème complexe où l’espace et le temps ne sont pas linéaire. Des lieux et des époques se confondent, se répondent, plusieurs réalités organiques sont possibles simultanément. La montagne semble donner à voir plusieurs plans en parallèle, comme des échos fractionnés de mémoires ou de moments, comme des interférences qui montre d’autres chemins possibles.
Fragmentation of realities

The film stages a reversal of power and exploitation that human beings exercise over nature. Here it is the opposite that happens, and the human knowledge that was thought to be flawless turns out to be useless and powerless. Our characters have no hold on nature, with no possibility of domination, disfigurement, destruction, it is they who adapt and must survive, seek to understand, and eventually dissolve in this force that exceeds them. The mountain does not constitute a quantifiable, identifiable, rational knowledge, it embodies another form of access to the understanding of the world. Knowledge by walking, by wandering. Our scientists are overwhelmed by something they cannot understand, an invisible power infused in all the things that surround them. The bodies evolve in a hybrid space, unfathomable, sometimes dreamlike and strange, they melt into the landscape, nature seems to engulf them, while the spirits get lost and give up the control of things. The journey cannot be mapped in scientific and topographical terms. Rather, it develops as an inner journey, the winding path of a brain in reverie where landscapes merge among memories, themselves disguised as a porous and dissolute imagination. There is a spatial wandering and a temporal dissonance that blurs the chronological contours of the story. The mountain is a complex ecosystem where space and time are not linear. Places and times merge, respond to each other, several organic realities are possible simultaneously. The mountain seems to show several planes in parallel, like split echoes of memories or moments, like interferences that show other possible paths.
reactivation of childhood lands

PYR is a film to express our great love for the mountains and the forest. The place where we shot the film is very dear to us. This valley of the Pyrenees, which we have always walked, is for us a very precious land infused with stories, mysteries and adventures. There is in fact a childlike character in the process used to give life to our invented universe. The objects we have made are both artifacts for storytelling, but they are also an invitation to play. In the same way that children who play have the power to animate any corner of carpet, piece of wood or plastic figurine, there is in the film a will not to abandon this magic of playing the game, of giving a life or roles to all the things that surround us, of seeing the known world differently, of deforming it by telling it, of transforming it by inventing it. We made this film following the weft of our own memories in this valley of Barèges, and like children going on an adventure in the forest, our researchers move around with a whole range of technology and tools made of ceramics and metal, leading their quest which is unknown to us. These objects are not only the setting of a film, they are pieces in their own right. Both witnesses and receptacles of the epic of an unknown time, the tools summon forms of artifacts and archaeological finds. They seem to come from an artisanal and non-serial production, which has left them the traces of their modelling, the discreet imprint of a finger, a slight scratch left by a badly cut nail in the still fresh clay, bumps here and there. To this manual work is added something impalpable, an encounter and a collaboration of materials, revealed by the breath of a voice or the wind from the peaks, the contact between the electric charge of a body and a piece of clay that suddenly begin to dialogue, to produce a sound.
"This story, not about moving from one point to another, but wandering and the in-between as a place to live. A constant transformation, with no fixed idea, no fixed activity, no address, no country." Virginie Despente, preface for An Apartment on Uranus, Paul B. Preciado.

PYR is a film of acceptance and resilience. It tells and fantasizes about the end of the world - the end of our known world - as if to exorcise the ills and anxieties of our time, as if to tell and heal the solastalgia that suffocates our generations.
PYR was screened at /PYR a été projeté : CAPC Muséé; La Fabrique Pola; cinéma de Barèges; au cinéma d'art et d'essaie Le Dietrich (Poitier, France); dans l'exposition Heat Company V organisée par After Howl, (Bruxelles, Belgique); Gofildren festival; Amicale mille feux.
"Oul et Doul"
Work in progress!
Oul et Doul est une vidéo (work in progress) tourné en aout 2023 lors d’une résidence de recherche à La Maison dans Laquelle, sur une invitation de Lola Gonzalez et Malak Maatoug.
Cette vidéo interroge la solitude, rapport à soi, l’intimité, la recherche de lien.
Oul et Doul is a video (work in progress) shot in August 2023 during a research residency at La Maison dans Laquelle, at the invitation of Lola Gonzalez and Malak Maatoug.
The video explores issues of solitude, self-relationship, intimacy and the search for connection.
7 minutes 2020